Réseau de partenaires : les 7 erreurs à éviter absolument

Il était une fois, un organisme de formation qui devient organisme certificateur. À ce stade là, on a de quoi raconter une grande histoire de changement. Tous les organismes certificateurs peuvent en témoigner… Il était une deuxième fois, un organisme certificateur qui devient créateur d’un réseau de partenaires. C’est précisément là que l’histoire de cet article commence. Car derrière chaque organisme certificateur il y a des êtres humains, avec leur personnalité, leur système de valeurs, leurs motivations, leurs qualités et… leurs faiblesses.

Chez Quatre & Associés, on a eu envie de faire un peu de prévention. En 30 ans d’expériences, nous sommes aguerris aux situations d’urgence, à la conduite du changement repris une fois les pots cassés, mais aussi aux partenariats réussis, aux transformations constructives et au bon sens.

C’est avec beaucoup d’humour et d’amitié que nous avons imaginé ce que pourraient provoquer les 7 péchés capitaux chez l’organisme certificateur, une fois que celui-ci se trouve à la tête de partenaires habilités. Tout cela bien sûr, à grands traits de caricature… Quoique 😉

L'orgueil

Aveuglé par son sentiment de supériorité, l’organisme certificateur orgueilleux pourrait penser avoir mis en place un processus de contrôle parfait. Ses critères objectifs devraient selon lui avoir pour effet de le prémunir de tout danger. Pour lui, les partenaires doivent être tenus : la communication doit être transparente en tout point (les bons logos, les bons termes), la liberté pédagogique pour appliquer le référentiel doit être la plus étroite possible, la validation des intervenants indispensable. Le seuil minimum d’apprenants doit être obligatoire et les spécificités du partenaire peu importantes.

Le problème est que ce péché capital ne permet pas l’empathie nécessaire pour ne jamais oublier que le partenaire est aussi… un être humain ! Plusieurs même ! Une trop grande domination provoque immanquablement une résistance de la part du partenaire. Elle peut prendre la forme de dissimulations ou de mensonges, seules échappatoires possibles, en dehors, bien sûr, de la rupture de contrat.

L’orgueilleux découvrira peut-être au moment du renouvellement la mise en place d’options qui ne figurent pas au référentiel de la certification ou encore un volume d’apprenants démesuré au détriment de la qualité requise des profils.  

L'avarice

Malgré sa satisfaction d’être à la tête d’un réseau de partenaires, l’organisme certificateur qui pêche par avarice, ne peut imaginer dédier un budget adéquat pour animer son réseau et conduire le changement demandé aux partenaires devenus habilités. Lui-même a connu ses changements, lui-même se « débrouille » avec ce qu’il « a déjà en interne », les partenaires devraient donc pouvoir s’en sortir…

Dans une autre mesure, il sait qu’une grande confiance en la capacité de ses partenaires à intégrer les nouvelles compétences induites par le partenariat lui permet, à lui, de faire des économies. Il est également heureux de laisser une totale liberté pédagogique et de communication, car il sait la liberté gratuite !

Par ailleurs, l’avarice pourrait aussi le motiver à ne jamais faciliter le paiement de ce que lui doivent ses partenaires. Un dû est un dû et les bons comptes font les bons amis.

Malheureusement, il découvrira que certains partenaires pris de fantaisie pédagogique auront opté pour des cours de théâtre à la place du cours de négociation prévu, que l’équipe d’intervenants spécialisés est en réalité une seule et même personne dotée d’un talent incroyable pour sa polyvalence et qu’il mérite grandement son surnom de « couteau suisse » puisque dans la semaine, il aura animé le cours de compta, le cours de marketing et celui de stratégie des entreprises.

L’avare qui n’aura pas pu contrôler la communication de son partenaire pourra peut-être découvrir que ce dernier aura présenté de manière créative des programmes de formation de chef de projet événementiel sous sa certification au titre pourtant précis de « développement commercial à l’international ».

Enfin, celui dont le péché d’avarice se sera exprimé par un manque total de soutien aux difficultés financières de son partenaire aura la joie d’apprendre que celui-ci a finalement déposé le bilan et qu’il ne sera donc pas payé.

L'envie

L’envieux a des envies qui guident ses pas… Il veut prendre les partenaires de son voisin et/ou il veut à tout prix lui ressembler. Grand pêché que celui de l’envie et quel gâchis de s’y laisser aller.

Car toute son attention est portée sur l’autre, pourvu qu’ils mettent ses pas dans les siens. Par exemple, il se développe vite comme l’autre sans avoir au préalable su comment il fallait franchir certaines étapes, passer certains caps de maturité. Son envie lui fait faire l’économie d’une analyse précise des paramètres internes, de ses propres singularités et des différences fondamentales qui le distingueront toujours de ce voisin qu’il voudrait bien être.

En se perdant dans l’image de l’autre, il en oublie sa spécificité, sa personnalité, son positionnement propres qui aurait pu être tellement plus porteur, plus cohérent et donc plus pertinent à long terme.

Il se pourrait donc qu’un jour, il découvre à son détriment que les problèmes récurrents qu’il rencontre avec ses partenaires sont liés aux valeurs divergentes car enfin, elles ne sont pas les siennes, mais celle de son voisin.

La gourmandise

Fort de sa richesse certificatrice, l’organisme certificateur gourmand décide que grossir lui irait bien. Alors, grâce à ses titres, il contracte des partenariats en nombre, pour lui, seule une stratégie de volume peut contenter son appétit.

Voilà donc qu’en un an, il est passé de 20 partenaires à 150 ! Aïe aïe aïe, il a tellement pris de plaisir à grossir qu’il en a oublié de dimensionner son équipe d’animation… Par conséquent, quelque temps plus tard, patatras, c’est l’indigestion : il y a du mal être en interne et en externe, aucun des partenaires n’a été intégré avec assez de temps et d’attention pour que l’adhésion à l’intérêt commun s’opère.

Le péché de gourmandise, dans une acception plus large, pourrait aussi s’exprimer sous la forme d’un optimisme forcené. Porté par ce péché, l’organisme certificateur, bien souvent, perd le contact avec le réel  et la nécessaire endurance quotidienne qu’il faut mettre en place, au sein de ses relations partenariales.

Les suites d’une trop grande indigestion sont connues de ceux qui l’ont vécue… nous laissons à chacun le soin d’imaginer la suite.

La colère

La colère pour principale couleur comportementale fera surréagir l’organisme certificateur aux difficultés de son réseau. Le conflit est facile à chaque mécontentement et il y en a… inéluctablement. Sa colère peut même aller jusqu’à un excès de recours aux procédures judiciaires. L’organisme certificateur ne sait pas vivre la frustration, il ne reconnait pas ses craintes face au renouvellement, et sa posture d’OC fort et puissant le rend… irritable, quotidiennement.

Quel plaisir pour l’équipe qui anime le réseau de travailler avec un tel chef de file. Chacun de ses membres développera une capacité à éviter toutes questions, toutes difficultés. Certains parviendront même à s’installer dans un déni permanent. Des problèmes ? Il n’y en a pas. Les partenaires ? Tout fonctionne parfaitement. Les délais ? On est large. Le dossier de renouvellement ? Un bijou.

Devant le colérique organisme certificateur, le partenaire habilité développe aussi sa stratégie de défense. Celle-ci se résume en une phrase : moins il collabore, mieux il se porte. Des problèmes ? Il n’y en a pas. Les problématiques régionales ? Elles n’existent pas. Les délais ? On est large. Le dossier de renouvellement ? Un bijou.

Si la peur n’évite pas le danger, la colère, elle, l’attise…

La paresse

« Du temps et de l’énergie ? Mais mes amis, je n’en ai pas » déclare silencieusement l’organisme certificateur aux OF de son nouveau réseau. Le péché de la paresse s’exprime par de nombreux comportements. L’OC qui mord dans ce péché-là ne connaitra les conséquences qu’à la toute fin. En attendant, il attend que les partenaires s’autorégulent systématiquement. Il prend un siècle pour répondre aux demandes trop nombreuses et trop variées pour lui : explications pédagogiques, montage des évaluations, validation des intervenants. Il omet de transmettre les nouvelles directives de France Compétences. Il ne manage pas son équipe d’animation. Il ne connait aucun dossier, aucune problématique, aucun dysfonctionnement.

La fin est aussi molle que le pêcheur : les certifications périclitent, les partenaires se perdent et la source de financement se tarit.

La luxure

Peu de mots sur la place de ce péché dans un univers professionnel… Puisqu’il n’a pas lieu d’être. Mais après réflexion, il nous a semblé tout de même pertinent de tenir là un simple avertissement : attention à chacun ne pas être L’OC qui provoquerait le Me TOO du secteur de la formation et de la certification…