Référentiel et certification : réussir votre enregistrement au RNCP
Vous souhaitez réaliser un référentiel d’activités, de compétences et d’évaluation (RACE) pour l’obtention de votre titre RNCP ? Vous souhaitez vérifier si le référentiel que vous avez est conforme aux exigences de France Compétences ? Cet article vous permettra de comprendre comment le construire pour répondre à la finalité attendue. Il vous apportera une structure à partir de laquelle vous pourrez travailler.
Avant toute recommandation et analyse, rappelons ici la définition législative des blocs de compétences (art. L.6113-1 du code du travail) : « Les certifications professionnelles sont constituées de blocs de compétences, ensembles homogènes et cohérents de compétences contribuant à l’exercice autonome d’une activité professionnelle et pouvant être évaluées et validées. »
Pourquoi le référentiel s’appelle « d’activités, de compétences et d’évaluation » ? Ce référentiel, divisé en trois parties, réunit trois notions clés de l’approche par les compétences. Ensemble, elle souligne l’importance de la dimension situationnelle dans laquelle la compétence doit être transmise, acquise et déployée ensuite. La situation professionnelle est le point de départ de toute l’approche par les compétences. C’est d’ailleurs pour cela, que la colonne “activité” est la première du RACE.
La colonne activité se construit à partir des activités clés du métier visé. C’est cette activité clé et autonome qui détermine l’existence du bloc. C’est l’ensemble des activités (donc des blocs) qui sont nécessaires à l’exercice du métier, quelle que soit le type d’entreprise. Ces activités ont un caractère “générique” car il traduit une généralité du métier. C’est important de distinguer ces activités et ce qui pourrait être spécifique à un emploi dans une entreprise.
La colonne compétences est construite à partir de la colonne activité. En face de chacune d’elles, se présente plusieurs compétences, certaines simples, certaines combinatoires, et toutes permettent la réalisation de cette activité. Les compétences couvrent la connaissance, le savoir-faire, le savoir comportemental et le savoir agir. C’est-à-dire la capacité à combiner les trois premières compétences ensembles.
La colonne évaluation contient quant à elle, les modalités d’évaluation des compétences par bloc ainsi que les critères qui permettent de certifier que la personne a acquis ou non acquis chaque compétence.
L’accès modulaire des blocs de compétences est la grande finalité attendue.
France Compétences vous demande de désigner le métier et ses fonctions par la description d’activités autonomes les unes aux autres. Le but est de permettre une logique modulaire afin de garantir aux individus les moyens de cultiver leur employabilité. Que ce soit par l’acquisition de modules complémentaires ou par un processus VAE, les blocs de compétences doivent pouvoir faire évoluer les individus par activité pour favoriser au mieux la construction de leur trajectoire professionnelle.
Il est déterminant de comprendre que la modularité est garantie par l’imperméabilité et l’autonomie des activités et donc des blocs.
Les blocs du référentiel de compétences et de certification doivent être cohérents et homogènes
La cohérence : Exercer un métier est le fait de réaliser plusieurs activités clés. Chaque activité coexiste néanmoins avec les autres au sein de ce métier, même si elle garde un caractère autonome. Si elles ne dépendent pas les unes des autres, leur réalisation complémentaire permet une dynamique cohérente pour servir la finalité du métier visé. C’est donc en ce sens qu’est apprécié l’ensemble d’un découpage cohérent entre les différents blocs. Remarque : la cohérence s’évalue aussi par la prise en compte de ce qui est mentionner dans la note d’opportunité.
L’homogènité : second grand critère d’appréciation du découpage en blocs, cette fois-ci, il s’agit de garantir la même cohérence au sein même de chaque bloc. Pour réaliser de façon autonome une activité, il est besoin d’une mise en dynamique d’un certains nombres de compétences de différentes natures : savoir, savoir-faire, savoir-comportemental et savoir-agir. Le tout représentera un ensemble homogène de compétences menant à la réalisation de l’activité. L’homogénéité s’entend également au regard des autres blocs, dans la manière dont ces derniers vont s’articuler les uns aux autres. Il est conseillé de garder un équilibre entre les blocs, autant que faire se peut.
Les notions de cohérence et d’homogénéité constituent des critères déterminants d’appréciation de France Compétence. Elles sont également importantes dans le travail même de construction de la certification.
Loin d’être imposées de manière arbitraire, elles sont de véritables tuteurs pour penser contre vous-même lorsque vous élaborer le référentiel. Elles vous font prendre du recul et vous oblige à vous questionner lorsque spontanément vous vous retrouvez avec un bloc bien plus petit que les autres. Ne fait-il pas partie en réalité d’un bloc déjà existant ? Est-il réellement autonome ? Ne lui manque-t-il pas des compétences complémentaires à celles déjà identifiées ? C’est un travail rigoureux qui demandent un savant aller-retour entre l’élaboration du référentiel de compétences et de certification et la critique de cette élaboration.
Le choix des mots et leur nature est aussi important que le fond. C’est une des particularités de l’exercice, France Compétences est très exigeante sur la rédaction du référentiel métier. Loin d’être inaccessible, cela requiert néanmoins des systématismes à intégrer définitivement.
Qu’est-ce qui rendra votre référentiel métier pertinent ?
Vous allez travailler votre référentiel de compétences sur vos connaissances de la pratique du métier dans les organisations d’aujourd’hui. Ces derniers seront le socle de votre travail. La différence de votre référentiel de compétences se fera sur la réalisation du travail de prospectives pour comprendre comme ce métier sera pratiqué dans les années à venir.
Aujourd’hui, comme vous le savez sûrement, les organismes de formation doivent faire preuve d’anticipation étant donné l’accélération de la transformation des secteurs et des métiers qui les composent. Nouvelles technologies, réglementations internationales, européennes et nationales, démarche RSE, intégration des différentes situations de handicap… Chaque activité se pratique par le prisme de ces nouvelles réalités. Comme pour cette raison que, comme évoqué plus haut, la note d’opportunité joue un rôle important en matière de cohérence.
L’exercice que vous faites en présentant votre référentiel compétences à partir des activités clés communes aux autres référentiels, c’est de présenter une interprétation de leur organisation et des compétences qui permettent de les réaliser, prenant compte des conditions d’exercice actuelles et à venir. L’organisation que vous proposerez doit correspondre aux besoins futurs déclarés des entreprises.
Découvrez maintenant comment construire la partie évaluation du référentiel de compétences et d’évaluation pour l’enregistrement de votre titre au Répertoire Nationale des Compétences Professionnelles.
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