Référentiel de formation et référentiel d’activités : quelles différences ?
De manière quasi systématique, lorsque l’on travaille sur la construction d’un référentiel d’activités, compétences et évaluations (RACE) nous avons un lever de bouclier collectif de l’équipe pédagogique paniquée à l’idée de devoir injustement et cruellement tronquer une partie cruciale et fondamentale du métier auquel elle s’est échinée à imaginer des modules parfaits pour leurs apprenants adorés….
Au-delà de notre humour qui n’existe que pour attirer votre attention… Nous sommes touchées par ces craintes. Et pourtant, nous avons envie de leur répondre :
Respirez !
Vraiment, respirez encore !
Car le référentiel d’activité compétences et évaluation, appelé pour faire court le « RACE », n’a pas vocation à limiter les enseignements à dispenser. Si vous ne confondez les deux, si vous ne comprenez pas l’utilité du RACE, si vous avez l’impression que vous allez devoir refondre toute votre formation, lisez cet article !
Ici, nous vous expliquons :
En quoi les deux référentiels sont liés
Comment répondre à l’obligation de les faire travailler ensemble
En quoi vous gardez une marge de manœuvre sur le contenu pédagogique
Des référentiels liés et interdépendants
Le référentiel de formation est lié au référentiel d’activités, compétences et évaluations, car le premier doit garantir la transmission de TOUTES les compétences qui figurent dans le second.
NÉANMOINS : ce qu’il est important de comprendre pour les équipes pédagogiques, c’est que le RACE de DOIT PAS être aussi développé dans sa partie Activités Compétences que le référentiel de formation qui lui correspond.
Pourquoi cette différence ?
Parce que dans chaque bloc et activité, le référentiel de formation détaille l’ensemble des modules et leur contenu, nécessaires à l’acquisition des savoirs, savoir-faire et comportementaux qui permettent l’acquisition et la stabilité de chacune des compétences visées, ainsi que leur projection dans différentes mises en situation professionnelle.
Pourquoi des éléments du référentiel de formation disparaissent du RACE ?
Il est important de comprendre une bonne fois pour toutes que le RACE ne nécessite pas un descriptif complet de tout ce que l’on met en place pour réaliser l’activité. L’exemple ci-dessous devrait être assez éclairant pour finir de vous convaincre et changer totalement votre vision du sujet.
Prêt à ne plus avoir peur du RACE ? C’est parti : Imaginons un métier qui nécessite de répondre au cahier des charges d’un client.
Dans le RACE : La 1re compétence qui s’inscrit donc dans une situation professionnelle (pour avoir la réf.), mentionne que les premières pistes de solutions envisagées pour pouvoir répondre au cahier des charges ont obligatoirement nécessité de mener une veille sur le marché concerné, de connaitre l’ensemble des techniques à disposition, les cibles adressées, ainsi que d’autres éléments pertinents. Voilà ce qui existera sur le référentiel d’activité, compétences et évaluation dans la partie « compétences ».
Dans le référentiel de formation : Pour que le futur apprenant puisse réaliser cette activité, on retrouvera dans le référentiel de formation correspondant, un module sur la méthode de veille, les outils et les méthodes de collecte d’informations, les modalités de restitutions des données recueillies. Il faudra prévoir la réalisation d’études de marché et de comportements des consommateurs ciblés, identifier l’ensemble des besoins, tenant compte des contraintes au sens large (temps, ressources, budget). Enfin, il faudra demander aux apprenants de présenter ce prétravail au client pour savoir si la démarche est validée. D’ailleurs, pour cela, les apprenants apprendront à réaliser des synthèses cohérentes et claires qui nécessitent de la rédaction et de la mise en page sur plusieurs de logiciels. En tout dernier lieu, ils apprendront à présenter oralement cette synthèse et à soutenir avec assertivité leurs préconisations.
Cet ensemble de transmission de savoirs, savoir-faire et savoirs comportementaux n’a pas lieu d’être dans un RACE. L’approche Ressources Humaines postule qu’un certain nombre de ces savoirs sont sous-entendus par les compétences mentionnées dans la situation de travail énoncé ainsi que dans les critères visant à évaluer les compétences lors des évaluations.
Besoin d’un autre exemple pour être convaincus ?
Pour mieux vous faire percevoir le mécanisme à comprendre, nous vous proposons
cet exemple hors contexte :
Imaginez une situation de travail où la compétence est de se déplacer pour se rendre à une réunion. Pour cette compétence que tout un chacun utilise au quotidien et qui est fort utile, le RACE ne mentionnera pas : qu’il faut s’orienter pour décider de la bonne direction à prendre, ouvrir la porte, marcher sans tomber, sourire à son collègue que l’on croise, et ne pas oublier le chapeau du café quand on marche pour se tacher avant la réunion. Pourtant, si vous deviez apprendre cette compétence, vous auriez besoin de tous ces savoirs (connaitre la localisation de la salle de réunion et le chemin pour y parvenir à partir de votre bureau) savoir-faire (marcher sans tomber) savoirs comportementaux (sourire à son collègue que l’on croise).
C’est pour cette raison qu’il peut facilement nous arriver de retravailler un référentiel d’activités, compétences et évaluations et de réduire 31 compétences en 6 activités principales !
Retenez ceci : Un RACE est construit dans une dimension ressources humaines, il est fait pour identifier les activités clés d’un métier, ses sous activités, et les compétences qui y sont associées. Si ces notions sont instables dans votre esprit, vous adorerez l’épisode 3 de notre série « Compétence : la notion que Quatre & Associés chasse pour vous ! » Lien hypertexte déjà présent dans cet article ou rendez-vous directement sur la page d’accueil de notre blog 😊.
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