Compétences professionnelles : l’expertise Quatre & Associés en action

La performance n'est pas la compétence !

2ème épisode de la série « Compétence : la notion que Quatre & Associés chasse pour vous ! » Nos équipes sont sur le pont pour attraper les contours de cette notion parfois floue ou contradictoire. Et pour cause ! Elle fait l’objet de grandes confusions !  

Par exemple ? L’expression courante « il est très compétent » renvoie directement à la notion de performance. Et ne sous-estimez pas l’impact de cette petite phrase, car de nos jours, alors que les systèmes d’évaluation se transforment, alors que le changement de paradigme qui soutient cette transformation donne du fil à retordre aux organismes de formation, aux apprenants et parfois à leurs parents, il est très important de faire preuve de discernement. 

Cela tombe bien, c’est précisément ce que nous vous proposons dans cet article. A l’issue de votre lecture, vous n’entendrez ni ne prononcerez plus jamais cette expression comme avant. 

Dans notre imaginaire collectif, être compétent c’est être performant. Et si vous n’êtes pas performant, vous êtes incompétent. Autre idée reçue : quelqu’un de performant serait quelqu’un qui a beaucoup de compétences.

Le changement des systèmes d’évaluation : un détour éclairant

Depuis de nombreuses années, la France a recours à un système d’évaluation reposant sur une notation chiffrée, c’est-à-dire une notation entre zéro et 20. Ce système repose sur l’idée que l’acquisition d’une compétence peut se mesurer en différents niveaux, principalement les suivant : insuffisant (en dessous de 10), suffisant (10/20), élevé ou très élevé (à partir de 10/20).  

Or lorsque l’on aborde la formation et l’évaluation par le prisme de l’ingénierie pédagogique par les compétences, le système approprié est de considérer la compétence comme acquise ou non acquise.  

A cet instant, une majorité de professionnels de la formation « beuguent » très sincèrement, et les apprenants aussi. Certains parents (au grand dam des premiers cités) avalent de travers leurs propres diplômes et réclament réparation.  

Ancré dans l’esprit des Français depuis toujours, l’incompréhension et la perte de repère pour certains, les convainquent que la situation est irréconciliable. 

Et pour cause : tenter de comprendre ce système d’évaluation par une simple correspondance avec le système de notation sur 20, reviendrait à traduire « It’s my bad » par « c’est mon mauvais » … Les professionnels de la traduction nous rejoindront facilement lorsque nous mettons en lumière ceci : pour qu’une traduction soit juste et qu’elle ait du sens, le plus important est de capter l’esprit de chaque langage.  

Ici, l’esprit de l’approche par les compétences repose sur la science de la pédagogie, laquelle nous éclaire sur le processus même de l’acquisition des compétences

Tous les chemins mènent à la performance !

Que nous dit à ce sujet la recherche pédagogique ? Celle-ci nous explique que selon la nature de la compétence que l’on évalue, la possibilité de performer est différée dans le temps. Il existe des compétences dites « réflexes » comme répondre au téléphone ou passer un appel. Cette compétence est nommée ainsi car elle appartient aux automatismes. C’est une action simple qui ne demande pas une combinaison de savoir, savoir-faire et savoir-comportemental. (Nous parlons bien ici de l’action de téléphoner, à distinguer de l’échange qu’il pourrait y avoir grâce à cette action.)  

Lorsque l’apprenant se trouve dans une situation de travail, et qu’une action lui demande plusieurs types de compétences, plus ou moins complexes, l’apprenant est face à un exercice d’acquisition différent. Ici, la stabilisation de cet acquis va se faire dans le temps.  

Il y aura un premier temps où l’apprenant sera en capacité autonome de le mettre en œuvre.

Le second temps correspond au fait de dominer la compétence, suffisamment pour l’exécuter sans effort et de manière qualitative.  

Le temps trois ouvrira la voie à la possibilité pour l’apprenant d’optimiser la qualité et/ou la rapidité de l’action.

Le temps quatre donne lieu à l’appropriation totale de la compétence, à tel point que l’apprenant peut à présent y ajouter quelque chose, transférer un savoir pour adapter encore plus intelligemment la mise en pratique de cette compétence dans une situation professionnelle dont il a l’expertise 

Ce processus et ces différents « temps » seront variable selon la personne et selon le type de compétence combinatoire. 

Faisons un pas de côté : les compétences comportementales.

La stabilisation de cette typologie de compétences est encore plus aléatoire car il s’agit de modifier un comportement. Si l’acquisition n’est pas soutenue par des aptitudes déjà existantes, les différentes phases tout juste citées seront plus longues. Cela dépendra d’une autre compétence comportementale combinatoire hautement complexe : celle de changer 

Pourquoi tous les chemins mènent à la performance ? Parce que lorsque la compétence est acquise, et que l’optimisation de sa qualité et de sa rapidité est faite par la pratique (et donc la récurrence de l’exécution de cette compétence) l’apprenant y ajoute son originalité.

La compétence sera performée de différentes manières. La personnalité de la personne y jouera beaucoup, ses autres expériences, ses aptitudes viendront alimenter ce processus. Cela personnalisera sa performance

Un exemple : rédiger un article dans le cadre d’un blog, en cohérence avec la stratégie de communication de la marque pour laquelle on rédige. 

Ici, la rapidité d’exécution de cette compétence s’améliorera à force de la réaliser : choix de l’angle du sujet, construction de la structure de l’article, choix des mots en respectant les règles de la langue.  

En revanche le process sera plus ou moins structuré selon l’appétence de la personne pour une méthode linéaire, ou encore la diversité des “tons” qu’elle saura proposer en cohérence avec la ligne éditoriale variera selon sa capacité à se nourrir de la langue française et selon sa créativité

Le background colorera également le rendu de cette compétence. Si la personne vient du journalisme ou de la communication, si au contraire, celle-ci vient d’une tout autre formation initiale, etc. 

Vous l’aurez donc compris la notion de performance est relative à l’environnement, la somme d'expériences utiles et la personnalité de l’individu !