Au même titre que nous avions relevé la confusion si fréquente entre capacité et compétence, cet article vise maintenant celle qui torture les esprits : la confusion entre la connaissance et la compétence.
Le suspect n°1 à nos yeux : le verbe savoir. Tenu pour responsable, il s’utilise dans un large spectre de situation et usurpe volontiers la place d’une compétence pourtant complexe lorsque nous affirmons « je sais m’orienter sur une carte. » Patatra, le savoir devient compétence alors qu’il s’utilise aussi pour déclarer « je sais mes tables de multiplication »
Si l’on tape rageusement sur le clavier « différence entre connaissance et compétence » on peut aussi tomber sur la confusion connexe suivante « la connaissance est un savoir, la compétence un savoir-faire (donc un type de savoir). » Re-patatra…
Avant d’éradiquer définitivement le lien porteur d’erreurs entre connaissance et compétence, clarifions d’abord la définition de savoir :
Le dictionnaire nous dit que le savoir est « d’un ensemble de connaissances théoriques généralement acquises par l’éducation formelle. On distingue trois types de savoir, généraux, spécifiques et socioprofessionnels, c’est-à-dire propres à un secteur. »
D’après le Larousse voici la définition de connaissance : « fait de comprendre, de connaitre les propriétés, les caractéristiques, les traits spécifiques de quelque chose » mais c’est aussi « opération par laquelle l’esprit humain procède à l’analyse d’un objet, d’une réalité et en définit la nature. »
Ces deux définitions nous ramènent à un fait essentiel : l’être humain est d’abord doté d’un corps dont les capteurs sensoriels le mettent en contact avec le monde. Ils lui permettent d’appréhender ce monde à partir de ses sens : la vue, le toucher, l’ouïe et l’odorat. Ensuite, grâce à son cerveau et ses réseaux neuronaux, il traduit en représentation les informations sensorielles multiples de la réalité à laquelle il a accès. N’est-ce pas là la première des compétences combinatoires ?
Ces représentations du monde, des choses, du fonctionnement, des autres, sont possibles que grâce à la réception de ces informations, leur mise en cohérence et leur analyse pour obtenir des caractéristiques pérennes, identifiables. Tout ce processus n’a qu’un objectif : mettre en commun une réalité la plus objective possible, à partir d’une multitude de réalités subjectives.
Car la connaissance c’est ce qui est connu, ce qui est admis dans le référentiel de l’être humain depuis sa naissance. Et plus cette connaissance fait consensus plus elle est transmise. Ces connaissances fondent les savoirs et les savoirs, lorsqu’ils sont activités délibérément pour répondre à un contexte et visent un objectif deviennent ensemble, une compétence combinatoire.
Le bébé apprend, dans les premières semaines de sa vie, les rudiments de la communication avec sa mère. Il apprend à attirer l’attention de sa mère pour répondre à ses besoins et à créer un lien d’attachement avec cette même personne pour s’assurer qu’elle y répondra. L’intelligence de l’être humain est telle, que le bébé s’adapte au type de disponibilité de sa maman, il adapte son comportement pour assurer sa survie. Quelle compétence extraordinaire sommes-nous capables de déployer si finement… Voilà des softs skills si sophistiqués que nos certifiés devraient être tous assurés de pouvoir en acquérir d’autres par la suite !
Retenons ceci : la connaissance est ainsi le point de départ de toute compétence et les savoirs sont le bien précieux de l’intelligence humaine.
Savez-vous définir clairement une activité ? Il n’est jamais trop tard pour mettre plus de clarté dans votre approche par les compétences ! Quatre & Associés est là pour ça.