Chasser les compétences : focus sur l’expertise de Quatre & Associés

Faites le lien entre activité et compétence pour ne plus jamais les confondre !

Après avoir décortiqué la notion de capacité et remis à sa place celle de performance, voici venu le moment de ne plus jamais confondre l’activité et la compétence. Notre équipe dépouille, démantèle puis déconstruit les incompréhensions pour que la notion de compétence devienne pour vous aussi limpide que l’eau claire.

Nous dédions spécifiquement cet article à tous les courageux rédacteurs de Référentiel d’Activités, Compétences et Evaluations (RACE) !

Il n’y a pas si longtemps encore, un nouveau client s’est tourné vers nous avec sous le bras, son dossier refusé par France Compétences. Nous étions donc plongés dans son référentiel, lorsque tout à coup ! Diantre ! Que voyons-nous ? Une compétence nommée à la place d’une activité dès le premier bloc.  

Aïe, aïe, aïe… l’erreur avait donc activement contribué au retoquage de la demande d’enregistrement. On retrouvait d’ailleurs, exactement la même tournure dans la colonne d’à côté, celle destinée aux compétences : deux verbes d’action identiques.

Misère… ☹

Il faut dire qu’à sa décharge, même l’autorité respectée se cherche encore, pour faciliter la compréhension de ces notions étroitement liées. Preuve en est : dans le document modèle du RACE, le  bloc qui devrait s’appeler « bloc d’activité » s’intitule « bloc de compétences » et par le passé, le bloc s’appelait à juste titre « activité »…  Soyons francs, il y a de quoi s’arracher les cheveux.

Rassurez-vous, après la lecture de cet article, vous pourrez laisser tranquille votre force capillaire.

Autopsie de la confusion : démonstration par l’exemple

Prenons le métier de designer de mode et comparons deux manières de rédiger une de ses activités principales.

Quelques indices pour détecter l’erreur prête à se produire : 

Vous utilisez un verbe d’action

Vous avez besoin de plus d’une phrase pour formuler l’activité

C’est UNIQUEMENT la compétence qui nécessite un verbe d’action et c’est encore elle qui occupe plusieurs phrases. Pourquoi ? Parce qu’une compétence se décrit EXCLUSIVEMENT dans une situation de travail.

Pour réellement saisir la différence et ne plus JAMAIS les confondre, il vous faut maintenant approcher l’ensemble des notions de ce système et comprendre les liens qui tissent leur interdépendance… Vous comprendrez alors d’où provient les potentielles confusions.

Attachez vos ceintures… c’est parti.

La délivrance : définir et articuler

Vous avez besoin de comprendre définitivement 4 définitions.

Ce que l’on appelle « une activité clé » ou «une activité principale » est un ensemble de sous-activités ayant une finalité commune. C’est cette finalité commune qui constitue les grands domaines d’activité d’un métier.

L’exemple d’une activité clé du métier de désigner de mode : « diagnostic des objectifs et des besoins d’un client en vue de l’élaboration d’un plan de travail créatif design de mode. »

Ce que l’on entend par « sous-activité » est un ensemble cohérent de séquences de travail finalisées, identifiées et organisées selon un processus logique, observable en tant que tel. Ces séquences de travail sont appelées des situations de travail.

Ici, l’une des sous-activités de l’activité donnée en exemple est la « conception du cahier des charges prévisionnel, technique et organisationnel du projet de collection. »

Ce qu’il faut retenir de la situation de travail est qu’elle constitue une séquence de travail, inscrite dans le processus logique de la sous-activité. Une situation de travail est composée d’une combinaison de compétences de différentes natures.

Voici les trois situations de travail chronologique qui permettent de réaliser la sous-activité donnée en exemple :

1

1ère situation de travail : l’identification des besoins techniques pour réaliser les collections et de leurs coûts en fonction des fournitures et des fournisseurs. »

2

2ème situation de travail : la planification du projet, étape par étape, dans le temps réel à prévoir »

3

3ème situation de travail : l’adaptation d’un modèle économique rentable à partir des coûts et de l’organisation »

Ce que l’on doit comprendre d’une compétence est qu’elle est la mise en œuvre de différents savoirs ET la combinaison de ces derniers : le savoir (connaissances) le savoir faire, le savoir comportemental ET le savoir agir.

Voici les compétences qui composent la 2ème situation de travail A partir des éléments identifiés, prévoir un planning global de production en déterminant les étapes et leur phase d’intervention pour optimiser le temps de réalisation

Le savoir : déterminer les étapes et leurs phase d’intervention

Le savoir-faire : travailler à partir des éléments pour optimiser le temps de réalisation

Le savoir-comportemental : communiquer avec les parties prenantes, intervenant dans le projet, faire preuve de diplomatie et d’adaptatibilité, et de créativité pour faire converger les contraintes des acteurs

Le savoir-agir : combiner les trois compétences dans cette situation précise pour contribuer à cette activité précise

Assurance post-délivrance : on enfonce le clou

Ces 4 grandes notions expliquées dans la partie précédente sont imbriquées les unes dans les autres à la manière de poupées russes. Cet sorte d’enchaînement configure la manière dont l’individu agit dans un environnement donné pour produire un résultat attendu.