Certification RNCP : accompagner ses certifiés, une étape cruciale
Zoom sur les stages et expériences professionnelles : à exploiter sans modération !
Dans le précédent épisode, nous vous racontions l’importance d’accompagner vos apprenants dans une introspection professionnelle pour garantir la qualité de vos tableaux de placement (et accessoirement remplir idéalement votre mission de donner aux apprenants le plus de chance de trouver un emploi.
Une quoi ??????
Oui ! Une INTROSPECTION ! N’ayons pas peur des mots 😊 : l’introspection professionnelle c’est tout simplement apprendre à se connaitre professionnellement.
Le premier épisode mettait ainsi en lumière le fait que pour un même métier, il existe des environnements favorables aux développements de nos capacités. À l’inverse, il existe des environnements inhibant et déformants. Ces environnements sont évidemment à éviter, au mieux ils provoqueront une réorientation injustifiée de l’apprenant, persuadé qu’il s’est trompé de voie, au pire, cela le conduira au burn-out.
Dans ce deuxième épisode, Quatre & Associés fait le focus sur le retour des stages professionnels ou des expériences professionnelles pour les formations adultes.
À partir du travail réalisé et décrit dans l’épisode précédent, il s’agit à présent d’identifier les erreurs de représentation à différents endroits de l’expérience. Maintenant que l’apprenant s’est vraiment immergé en entreprise et dans un poste qu’il a choisi, il est en mesure de prendre conscience de l’écart possible entre certaines de ses attentes et la réalité de cette expérience.
En formation adulte, la prise de conscience est tout à fait possible, même quelques années après ! C’est là tout le pouvoir du travail introspectif professionnel…
Attention : il n’est pas question ici de prendre son expérience comme réalité absolue. Le travail n’est pas de conclure par « C’est ça la vie d’entreprise, qu’est-ce que vous avez cru ? » Le travail « d’autopsie » est justement d’identifier certains éléments récurrents qui forment une réalité assez stable et des éléments contextuels.
Ces prises de conscience sont primordiales pour construire sa trajectoire professionnelle, elles sont le terreau fertile de la vraie réussite.
Si la personne sait à quels endroits ses préférences comportementales s’épanouissent, elle saura où et quel emploi chercher pour donner le meilleur d’elle-même.
Parmi les questions à se poser, en voici trois principales qui pourront être complétées selon le métier auquel vous formez :
1
Organisation du travail de l’entreprise : quel a été l’écart entre ce que vous aviez projeté de vivre et ce que vous avez vécu réellement ?
Vous pouvez, par exemple, orienter les participants à s’interroger plus précisément sur le rythme de travail, les relations hiérarchiques et collaboratives, le niveau d’intensité et de récurrence de la pression.
Ensuite, les participants peuvent aussi se reposer la même question à la lumière des ressentis intérieurs : quelles sensations, émotions, satisfactions… Pensiez-vous vivre et qu’avez-vous réellement ressenti (agréable/désagréable) ?
2
Culture de l’entreprise : quelle était celle que vous imaginiez à travers sa communication corporate et la réalité du vécu des équipes et de vous-mêmes ?
3
Activités clés du métier : finalement, est-ce que le métier auquel vous vous êtes destinés correspond à ce que vous vouliez faire vraiment ?
Une jeune femme haut potentiel déçue d’un métier pourtant rêvé
Lors d’un de nos ateliers réalisé au sein d’une grande entreprise et consacré au suivi de parcours de ses hauts potentiels, une participante a confié une désillusion si importante qu’elle lui avait provoqué l’envie de partir.
Le parcours de ces hauts potentiels consistait à imposer deux expériences de postes différents pour une durée d’un an chacun. À la suite de ces deux expériences, le haut potentiel pouvait choisir son poste.
La personne en question avait toujours rêvé d’intégrer le service stratégie d’un grand groupe. Mais l’écart entre ce qu’elle s’était imaginé et la réalité fut tel que cela avait généré un désengagement total. Concrètement, aucune de ses propositions n’était prise en compte et aucun retour n’était fait sur son travail. Le prestige qu’elle avait attribué à ce poste, l’utilité qu’elle pensait apporter à cet endroit de l’organisation avaient été sérieusement mis à mal.
Grâce à ce travail, elle a pu comprendre qu’il était important pour elle de toucher concrètement le résultat de son travail, et qu’un retour de la direction sur son investissement était aussi important pour elle. Voilà deux éléments qui ont pu lui apporter un éclairage important sur le type de poste qu’elle a besoin d’occuper d’une part et le type de culture managériale qui contribue à son épanouissement et sa motivation.
Le travail réalisé au long cours et sur plusieurs expériences différentes va mettre en lumière des récurrences qui dessinent les besoins fondamentaux des apprenants et ce qu’ils doivent absolument éviter. Grâce à ce travail, ils affuteront leur capacité à choisir le travail qui leur faut.
Avertissement : nous conseillons vivement de prendre soin du cadre que vous présentez au début de chaque atelier. Assurez-vous que l’ouverture d’esprit, le non-jugement et l’accueil des émotions sont présents, chez les animateurs comme chez les co-participants. Grâce à cela, vous vous assurerez de rendre l’exercice réalisable. En effet, dans le cas contraire, vos apprenants ne feront pas l’expérience de l’authenticité dont ils ont besoin ici. L’un des écueils serait d’activer le réflexe de « faire plaisir » ou « d’être conforme » puisqu’ils sont en contact avec l’autorité détentrice de leur certification. L’autre écueil possible est de rester en surface de l’introspection, dans la mesure où, notre culture ne favorise ni la connaissance de soi ni la relation sécure avec les émotions désagréables (tristesse, peur, colère).
Soyez vous-mêmes à l’aise avec l’introspection que vous proposez à vos apprenants, c’est encore mieux si vous le faites d’abord vous-mêmes ! Plus vous serez confortables avec cet exercice, plus vous serez convaincus que chacun mérite de trouver le métier et l’environnement qui lui va bien, plus vous donnerez à vos ouailles ce dont elles manquent le plus : une autorisation.